Le cross-linking peut-il éviter une greffe de la cornée ?

cross-linking

Pour protéger l'iris des agressions externes et pour favoriser une bonne vision, l'être humain est doté d'une cornée. Cependant, il arrive bien souvent que cette fine couche transparente se détériore avec le temps. Une greffe de la cornée est nécessaire dans certains cas, mais il existe des moyens de la contourner. Découvrez ce qu'il faut savoir sur le cross-linking et sur sa faculté à éviter une greffe de cornée.

Le cross-linking, qu'est-ce concrètement ?

L'appellation «cross-linking» (CXL), désigne la réticulation du collagène cornéen. C'est une méthode chirurgicale moderne qui séduit de plus en plus en raison du taux élevé de réussite. C'est un traitement qui se veut simple et efficace, pour ralentir la progression d'un kératocône.

Il sert à stabiliser la courbure et l'amincissement de la cornée. Le cross-linking sert également à compléter les anneaux intra-cornéens. Il est habituellement requis lors des premiers stades de la maladie.

Cette intervention chirurgicale n'a pas vocation à faire disparaître un kératocône. Son but est d'endiguer l'évolution du mal au plus tôt, afin d'éviter d'éventuelles complications ou une perte de la vision.

Plus pratiquement, lors de l'opération, la cornée est alimentée en gouttes oculaires de riboflavine, une variante de la vitamine B2. Puis, elle est exposée à une lumière ultraviolette faible. Après l'opération, lors des premiers jours, il est très fréquent de ressentir de l'inconfort. Pour pallier cette gêne, il est souvent recommandé de se servir de lentilles de contact. Les lentilles serviront non seulement à protéger la cornée, mais aussi à accélérer sa cicatrisation.

La récupération totale de l'opération se fait en une semaine approximativement. Toutefois, cette durée peut varier d'un patient à un autre. Si le cross-linking est aussi répandu, c'est parce que cette technique possède à son actif de nombreux avantages.

Quels sont les avantages que présente le cross-linking ?

L'objectif même de l'opération est de renforcer une cornée défectueuse, de la durcir, en quelque sorte. Pour cela, il faut augmenter les ancres qui relient entre elles les fibres de collagène. La cornée est alors plus solide et moins exposée à un affaissement total.

Le premier avantage du cross-linking est sans doute l'efficacité dont elle fait preuve. Bien que toujours sujette à quelques critiques scientifiques quant à ses résultats, il reste incontestable que la méthode a su convaincre le public.

C'est une intervention chirurgicale qui est de plus en plus plébiscitée. Après le traitement, il y a une amélioration de la vision chez les patients dans 50 % des cas. Toutefois, il vous sera demandé d'utiliser des lentilles de contact ou des lunettes après l'intervention.

Ensuite, le cross-linking est une intervention chirurgicale qui ne dure pas et qui ne fait pas mal. C'est également l'une des raisons de sa célébrité. Le patient est mis sous anesthésie locale avant l'opération et il n'est pas nécessaire de le garder à l'hôpital une fois terminée. En plus d'être rapide parce qu'elle ne dure qu'une heure en ambulatoire, elle n'est pas du tout contraignante.

Maintenant que les avantages de cette méthode ont été présentés, il convient de se pencher sur le lien avec la greffe de la cornée.

Peut-on avoir recours au cross-linking pour échapper à une greffe de cornée ?

D'abord, il faut rappeler ce qu'est la greffe de cornée et à qui est destinée cette intervention chirurgicale. Ensuite, le lien entre greffe de cornée et cross-linking sera établi.

La greffe de cornée, une solution en dernier ressort pour les cas les plus poussés

La greffe de la cornée est encore connue sous l'appellation de kératoplastie. C'est une opération de derniers recours. Autrement dit, elle ne sert que dans les cas les plus graves, ceux qui impliquent une vision complètement réduite et un dysfonctionnement ou une disparition quasi-totale de la cornée.

La greffe est conseillée dans les cas où la destruction de la cornée ne peut être contenue par aucune autre méthode. Ces cas ne concernent bien souvent que 20 à 25 % des patients qui atteignent des stades très avancés.

Habituellement, pour faire une greffe de cornée, le chirurgien enlève la cornée malade et installe une nouvelle cornée, saine et provenant d'un donneur. Mais avec l'évolution des méthodes opératoires et de la technologie, une greffe peut être appliquée uniquement aux tissus affectés.

Plus concrètement, le chirurgien a la latitude de choisir s'il retire toute la cornée ou s'il ne remplace que les couches affectées. Cette méthode est appelée la kératoplastie lamellaire antérieure profonde ou partielle.

L'impact du cross-linking sur la greffe de cornée

Même si ces deux opérations sont effectuées dans le but de protéger l'œil, elles restent tout de même bien différentes. Le cross-linking n'a pour vocation que de freiner l'avancée du kératocône. La greffe de cornée, quant à elle, vise le remplacement d'une cornée déjà détruite. Les deux interventions sont donc recommandées à des étapes différentes de la maladie.

Le cross-linking ne peut pas guérir un patient, mais peut très bien lui épargner une greffe. Grâce à la stabilisation qu'il effectue sur la cornée, le cross-linking permet de ce fait d'éviter une détérioration trop rapide de la cornée. C'est un excellent moyen d'éviter une greffe de la cornée.

Cependant, il est important de retenir que le cross-linking n'assure pas un résultat dans la totalité des cas. Le patient doit être conscient de cet aspect avant de choisir d'y recourir. Par ailleurs, à un stade avancé de la maladie, il est peu concevable d'avoir recours à un cross-linking en lieu et place d'une greffe.

Vous savez à présent tout ce qu'il faut savoir sur le cross-linking et sur la greffe de la cornée. Demandez plus d'informations à votre opticien avant de choisir la méthode qui vous convient le mieux.

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